## Title: Carl Maria von Weber an François Henri Joseph Castil-Blaze in Paris. Dresden, Samstag, 15. Oktober 1825 ## Author: Weber, Carl Maria von ## Version: 4.9.1 ## Origin: https://weber-gesamtausgabe.de/A042513 ## License: http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/ A Monsieur Castilblaze a Paris. Copie. No: 1. Monsieur! Il y eut un temps ou je le regardais comme une des principales jouissances de mon Sejour future a Paris, de faire la connaissance personnelle de l'auteur = de l'operá en france. un ouvrage auquel je temoignerait toujours tout l'estime qu'il merite á si juste titre. j'ai etes persuadée que je ne pourroit que gagner par la conversation d'un ecrivain si plain des plus purs et justes Point de Vue, et je m'en felicitois deja d'avance. jugez Monsieur apres tout cela, de ma — je puis bien le dire — de ma profonde douleur, de voir detruites ces belles esperances par la maniere dont vous en avez agi vis a vis de moi. Vous vous proposez d'abord, d'arranger mon opéra le Freyschütz, pour la Scene francoise. Rien au monde ne pourrait etre plus flatteur pour moi, et exiger ma plus sincere gratidude. mais Vous ne trouvez pas neccessaire d'en parler au compositeur, ni de lui communiquer Vos Idées sur les Changements peut etre inevitables pour Votre public. L'opéra est mis en Scene, et Vous m'ignorez encore jusqu'aux point de prendre aussi le droit de compositeur pour Vous Vous procurer la Partition sur un chemin tout a fait illegitime /: pour legitime peut être qu'il vous a parû — :/ car mon opera n'etant ni gravé ni publié aucun Theatre ni Marchand de musique avait le droit de la vendre. Enfin, l'opera est mis en Scene, et Vous m'ingnorez encore jusqu'au point de prendre aussi le Droit de Compositeur pour Vous. Je vois tous celá, et j'attends d'un jour à l'autre d'etre honoré d'une Lettre de Vous Monsieur. ils m'a paru impossible q'un homme de Votre merite, de Vos points de Vue sur l’art, pourroit oublier entierement tout ce q’un artiste et galante homme doit a l'autre. au contraire, j'entend dans ce moment que Vous venez de publier la Partition du Freyschütz. — ah! Monsieur! que deviendra tout ce qui nous est sacré, s'il est permis de faire graver les Manuscripts des autres sans leur permission, et sans les avoir meme accquis sur un chemin legitime. — Monsieur! je ne m'adress a personne qu'a Vous meme. a Votre loyauté a tous les sentiments nobles que Vous avez exprimé tant de fois en parlant sur l'art, et sur ce qu'on lui doit. laissez moi esperes que rien q'une negligance assez naturelle aux artistes, ait pu Vous faire oubliér tout a faits l'existance du Compositeur du Freyschütz, et soyez persuadé que je conserverai autant que possible les sentiments d'une veritable estime, due a vos talents, avec laquelle j'ai l'honneur d'être, Monsieur votre tres humble Servit. Ch: M: de Weber. Dresde, le 15t 8bre 1825.