Castil-Blaze: Erwiderung auf die veröffentlichten Protestschreiben Webers (Januar 1826)

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AU RÉDACTEUR.

Monsieur,
On a publié dans un journal deux lettres que M. Ch. M. Weber* m’a écrites au sujet des emprunts que je lui ai faits pour former les partitions de Robin des Bois et de la forêt de Sénart. La première de ces lettres n’étant point parvenu à son adresse est restée par conséquent sans résponse; je m’empresserai de répondre à toutes les deux en même temps. En parlant de ces lettres, je ne veux point m’engager dans une discussion trop longue, quelques faits pourront fixer l’opinion du public.

Tout opéra composé en France, peut être pris par les Belges, les Anglais, les Hollandais, etc. Les Allemands surtout usent largement | de cette faculté. On joue à Vienne, à Berlin, à Hambourg plus de cent opéras français habillés à la mode du pays, c’est-à-dire, rendus méconnoissables. Ces opéras ont été traduits, arrangés, joués à l’insu de leurs auteurs qui n’ont jamais reçu la moindre rétribution, et toutes les partitions de ces opéras sont gravées et publiées en Allemagne. La loi qui veut que la propriété littéraire et musicale expire et s’éteigne à la frontière, est réciproque dans les résultats. En publiant les lettres de M. Weber, on n’auroit pas dû mettre le nom de ce compositeur et le mien en tête du Journal. Je suis parfaitement étranger à toute discussion qui aura pour objet la musique de ce maître, quoique je m’en sois servi ainsi qu’un grand nombre de mes confrères. L’Allemagne m’a pris mon livre de l’Opéra en France, et mon Dictionnaire de musique moderne; je n’ai point réclamé contre MM. Stoëppel et Trautweins, mes nouveaux éditeurs, j’ai reconnu le droit qu’ils avoient de contrefaire mes ouvrages, et j’ai été même flatté de la préférence qu’ils leurs donnoient. Mais par des représailles, aussi franches que justes, je me suis emparé à mon tour des choses que l’Allemagne a laissées en prise. J’ai acheté à Mayence quarante kilogrammes de partition[s], dont j’ai tiré le parti qui m’a paru le plus convenable.

Les auteurs ne seront jamais d’accord avec leurs traducteurs; c’est impossible. L’un vent ajouter, l’autre demande la suppression de tout ce qui pourroit nuire au succès. Il est reconnu qu’un opéra étranger ne sauroit réussir chez nous, sur un théâtre français, s’il n’est disposé d’après notre système dramatique. Il faut donc couper et ajuster la musique, la mettre en scène, et composer un opéra français avec des élémen[t]s pris dans les partitions étrangères.

Si j’avois publié l’opéra de M. Weber sous mon nom, d’après l’exemple des Anglais qui jouent un opéra de Grétry, de Méhul, de Boïeldieu, en faisant honneur de la musique à MM. tels et tels de la ville de Londres, j’aurois eu tort aux yeux de la critique. Mais j’ai dit que Robin des bois étoit imité du Freyschütz; ce qui annonce les changements dont l’auteur se plaint et dont l’arrangeur se felicité. En effet, le Freyschütz, arrive à Paris, précédé par une réputation extraordinaire: après bien des invitations, je me décide à le traduire avec mon collaborateur, qui s’en étoit déjà occupé. Je résolus de ne rien changer à la musique; je tins parole autant que les convenances de notre scène me la permettoient. Qu’arriva-t-il? Tout le monde le sait: la pièce fut sifflé et resifflé. Voyant que cet opéra ne pouvoit se tenir sur ses jambes, j’imaginai de l’estropier, et je le fis avec tant de bonheur, que depuis lors il a marché d’un tel pas, qu’on ne sait point s’il doit s’arrêter un jour; et cent-cinquante-quatre représentations viennent justifier l’operation de l’arrangeur.

Les Allemands s’emparent de tous nos opéras: est-ce par amitié pour la nation française et pour rendre un hommage éclatant à nos illustres maîtres? Empressons-nous d’imiter leur courtoisie en représentant à notre tour Freyschütz, Fidelio, etc. S’appuient-ils de la sauve-garde des lois pour prendre impunément nos productions littéraires et musicale? Je ne vois pas pourquoi nous n’userions pas de même droit à leur égard.

Je suis fâché qu’une personne d’un talent aussi éminent que M. Weber ait pu se trouver offensé des changements que nous avons faits à son opéra pour en assurer le prodigieux succès. A Vienne tout le rôle de Samiel avoit été suprimé; j’ignore si M. Weber a réclamé contre cette licence. Le but de mon entreprise étoit de faire connoître à la France le chef-d’oeuvre admirable de ce compositeur, et d’ajouter nos lauriers à ceux que l’Allemagne, la Prusse, la Hollande, l’Angleterre, avoient déjà posés sur la partition du Freyschütz.

Veuillez bien agréer Monsieur, etc. Castil-Blaze

Apparat

Zusammenfassung

reagiert auf die Veröffentlichung von Webers Briefen vom 15. Oktober 1825 und 4. Januar 1826, die mehrfach in Zeitschriften (Corsaire, L’Etoile) veröffentlicht wurden; rechtfertigt seine „Nachahmung“ mit den allgem. Gepflogenheiten bei ausländ. Opern oder Büchern (auch ihm sei es in Deutschland so gegangen); hofft sogar, damit für die Verbreitung der Werke einzutreten

Incipit

Monsieur, On a publié dans un journal deux lettres

Generalvermerk

eine Erwiderung von Maurice Schlesinger erschien am 1. Februar 1826 in Le Corsair und einen Tag später in L’Etoile

Entstehung

Verantwortlichkeiten

Übertragung
Ziegler, Frank

Überlieferung

  • Textzeuge: Journal des débats politiques et littéraires (25. Januar 1826), S. 3f.

    Dazugehörige Textwiedergaben

    • Allgemeine Zeitung, Stuttgart/Tübingen, Jg. 1826, Beilage zu Nr. 37 (12. Februar), S. 145f. (deutsche Übersetzung innerhalb des anonym publizierten Beitrags „Carl Maria von Weber und Castil-Blaze.“)
    • Jullien, Adolphe: Weber à Paris en 1826, Paris 1877, S. 23–24 (Ausschnitt);
    • Heidlberger, Weber und Berlioz, S. 483f.

Textkonstitution

  • „2099/3000“sic!

Einzelstellenerläuterung

  • „… que M. Ch. M. Weber“Weber hatte Maurice Schlesinger im Brief vom 5. Januar 1826 gebeten, seine letzten beiden Briefe an Castil-Blaze in Pariser Journalen veröffentlichen zu lassen; sie erschienen in: Le Corsaire, Journal des spectacles, de la littérature, des arts, moeurs et modes, Jg. 3, Nr. 925 (22. Januar 1826), S. 3 und in L’Etoile, Nr. 2099/3000 (22./23. Januar 1826), S. 4.

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