Gaspare Spontini an Carl Maria von Weber in Dresden
Berlin, Mittwoch, 28. April 1824
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Monsieur et très estimé Collègue!
Il n’est pas surprenant que vous ne connoissiez pas l’entier contenu, ni les ordonnances de l’Instruction Royale de service du théatre de Berlin, de même que j’ignore moi les reglemens et les usages du théatre de Dresde. Mais vous pouvez croire en toute sureté, et vous en rapporter entierement à tout ce que ma loyauté, mon devoir et mon honneur m’ont dicté dans ma lettre du 27 du mois passé, qu’aucune contrainte ni considération d’aucun genre ne m’a obligé de vous ecrire.
Je ne puis qu’applaudir à Votre intime croyance et à toute la confiance que Vous devez mettre dans l’autorité supreme de Msr. le Comte de Brühl, quoique l’autorité supreme pour moi ne soit, que celle de S. M. le Roi, et celle de Son Ministre Msgnr le Prince de Wittgenstein; mais vous pouvez être bien sur, Monsieur, que je ferai aupréz de cette autorité tout ce que je vous ai promis dans ma lettre, et que je réaliserai, n’en doutez pas, les expressions, que Vous appellez flatteuses, contenues dans cette même lettre, au sujet du mérite incontestable de votre ouvrage. Il est dans mon caractere de promettre et de ’m’engager avec reserve, mais de tenir d’avantage par des faits, et vous en ferez l’experience.
Je n’ai rien à ajouter à la partie officielle /:ainsi que Vous la nommez:/ de votre lettre et de la mienne, que Vous avez parfaitement bien fait de communiquez a M. le Cte de Brühl! Cette affaire ne regarde que mois /: d’aprèz l’Instruction Royale:/ et mon conseil de Direction de Musique, de maniere que Mr. le Comte n’aura aucun effort à tenter, ni aucune contrariété à essuyer; et je Vous rends bien mille grâces, Monsieur, d’avoir voulu placer sur moi aussi un peu votre confiance, qui ne restera pas sans effet.
Je vois avec infiniment de plaisir que ma franchise a servi d’exemple et d’encouragement à la vôtre, relativement à la partie confidencielle de ma derniere lettre en question!!
Lorsque j’avois hautement prononcé d’avance la plus favorable opinion que j’ai de votre Euryanthe, j’aurois cru inutile toute autre reflexion sur ce que l’on a dit et écrit dans les gazettes pour et contre! – – Tous les Publics de tous les pays savent fort bien comment se fabriquent les gazettes et les critiques, ils connoissent aussi tous ceux qui les fabriquent! par consequent /:je le repete ici:/ tous ces moyens et ces ecrits sont nuls absolument pour moi et pour mon opinion, comme je ne fais non plus un grand cas de quatorze ou trente fois qu’un Compositeur est demandé pour présenter sa figure au Public! ces eclats ne rendent pas les ouvrages ni meilleurs ni plus mauvais, et l’Empereur vient de prohiber a Vienne ces abus très nuisibles à l’art dramatique. Ce seroit pas trop présomptueux et ridicule de ma part, si je citois ici, que je n’ai jamais été démandé a trois cents representations de la Vestale et de F. Cortez, | aux quelles en grandes partie[s], j’ai assisté, mais il me sera permis d’oberver, qu’ Armide, Alceste, les Iphigenies et Orphée n’ont jamais valu a Gluck l’honneur d’être demandé s’offrir au Public de Florence, ni de Vienne, ni de Paris!!! Pour les hommes de votre mérite, mon très chèr et très honorable Collegue, il est tout à fait superflu d’en appeller à des temoignages pareils! Votre musique, votre talent distingué, votre esprit, votre culture, voilà ce qui captive seulement mon attention, mon intérèt tout mon estime pour votre personne et pour vos productions. En citant vous même les propres expressions de ma lettre sous mentionnée sur l’incertitude de sort des ouvrages dramatiques, vous avez assez prononcé la défense de votre Euryanthe et constaté l’estime que votre nom seul m’inspire en sa faveur! de maniere que nous voilà en tout parfaitement d’accord.
Permettez moi degrace seulement de relever une très faible erreur de votre part dans votre supposition, etrangere au sujet principal dont il est question, et etrangere a vous même, Monsieur:
Vous ne connoissez pas (dites vous) une certaine satire en vers contre Olimpie! Vous avez donc oublié la justification et presque l’excuse que Vous vous crutes obligé de faire paroitre dans toutes les gazettes de Berlin et de l’etranger, signée de votre nom, le lendemain de la premier repesentation du Freyschütz! ... En second lieu, je ne vous airien imputé ... Je suis très mortifié même que, ne prouvant pas vous ecrire en allemand, vous avez pu si mal me comprendre, lorsque les peu de mots que ma lettre du 27 contient à ce sujet, je ne les avois avancés autrement que pour vous prouver, que Vous, Monsieur, moi et tous ceux qui exposent leurs productions au Public, sont inevitablement exposés à se voir louer et blamer, exhalter et opprimer, et que par conséquent les critiques dirigées contre Euryanthe n’alteroient point dans la plus moindre chose mon opinion toute favorable, même avant de la connoitre. Maintenant j’ose esperer, que sur ce point, Vous m’aurez aussi fait la grace de me comprendre comme sur tout le reste, et que desormais Vous ne me ferez plus le tort et le chagrin de Vous méprendre, ni d’interpreter autrement mes sentimens de la plus parfaite estime et du devouement, avec les quels j’ai le bonheur et l’orgueil de me dire,
Monsieur et très honoré Collegue
Votre tout devoué Ami et Serviteur
Spontini
Berlin ce 28 Avril 1824.
Apparat
Zusammenfassung
ein unverbindlicher, weitschweifiger Antwortbrief Spontinis, indem dieser versichert, es läge ein Missverständnis vor und er habe nie irgendwelche böse Absichten gegenüber Weber gehabt; versichert, dass er gegenüber S. M. ein gutes Wort für ihn einlegen wird, obwohl er nicht gerne etwas verspricht; beschreibt seinen Unmut gegenüber Kritik, Presse und Verhalten des Publikums und sagt, dass dies nichts über die Qualität des Werkes aussagt; er habe Euryanthe von Anfang an gelobt und es sei für einen Mann wie Weber sowieso überflüssig, all diese Urteile zu hören und ernst zu nehmen; Spontini bezweifelt Webers Aussage, dass er die satyrischen Verse, die über „Olimpie“ geschrieben worden seien, nicht kenne, da Weber sich bemüht hatte, sich unmittelbar nach der Premiere von „Freischütz“ zu rechtfertigen etc.
Incipit
„Il n'est pas surprenant que vous ne connoissiez pas“
Verantwortlichkeiten
- Übertragung
- Eveline Bartlitz; Joachim Veit
- Korrekturlesung
- Martine Sgard
Überlieferung
-
Textzeuge: Kopie: Leipzig (D), Leipziger Stadtbibliothek – Musikbibliothek (D-LEm)
Signatur: PB 37 (Nr. 54)Quellenbeschreibung
- 1 Bl. (2 b. S.)
Dazugehörige Textwiedergaben
-
Kopie: Berlin (D), Staatsbibliothek zu Berlin – Preußischer Kulturbesitz, Musikabteilung (D-B)
Signatur: Weberiana Cl. II B, 1. f. (Anhang), S. 461–464